Le fusil brisé

Un policier masqué et lourdement armé en Autriche
Issue number
108
Militarisation policière

Au cours des dernières années, les organisations affiliées à l'Internationale des Résistants à la Guerre ont observé une militarisation grandissante de la police au sein de leurs pays respectifs, les forces de sécurité internes commençant à ressembler et agir de plus en plus comme des armées domestiques. Il devient de plus en plus évident qu'une tendance vers la militarisation de la police prend place actuellement à travers chaque continent. L'idée de créer un centre de ressources en ligne sur la militarisation de la police est née du souhait de lier les évènements qui prennent place dans les différents pays et de mieux comprendre la tendance globale. Cette édition du Fusil Brisé fait partie de ce projet.

Notre nouveau centre de ressources en ligne sur la militarisation de la police est disponible sur : www.wri-irg.org/en/police-militarisation/. Ces ressources peuvent être utilisées pour explorer la militarisation de la police par pays et par sujet avec des liens vers des articles qui examinent des sujets transversaux en profondeur. Le but du centre est d'illustrer comment la militarisation des forces de la police prend place à travers le monde, comment elle prend sa source dans la violence structurelle, et afin de mettre en avant des histoires de résistance provenant de communautés à travers la planète. Nous espérons que ce centre agira en tant qu'outil de réseautage et de solidarité pour ceux qui subissent les impacts de la militarisation de la police.

Nous espérons que ce centre continuera à croître, donc si vous avez des informations ou idées que vous aimeriez partager, contactez-nous sur info@wri-irg.org

La face visible de la militarisation policière est l’utilisation d’équipement militaire et de gilet pare-balles ; de fusils de précision et de tanks faisant face aux manifestants de Ferguson, aux Etats-Unis, et de véhicules lourdement blindés patrouillant les rues des favelas de Rio de Janeiro. Mais une telle visible militarisation est seulement un symptôme – un produit final – d’un état d’esprit militarisé qui voit ceux qui bénéficient du maintien de l’ordre non comme les membres d’une communauté ayant besoin d’être protégée mais comme une menace.

Nous sommes engagé dans un combat collectif visant à montrer un autre aspect des favelas et à exposer comment l'état menace notre culture et nos vies. En 2014 et 2015, les forces armées ont occupé Maré pendant dix-sept mois ce qui soulève un grand questionnement.

Lorsque les collégiens de Séoul sortirent dans les rues afin de demander la destitution de la présidente Park Geun-Hye dans une longue série de manifestations débutées en octobre dernier, ils furent fréquemment confrontés à des connaissances vêtues de l’uniforme militaire et en équipement de combat. Ces policiers, constituaient alors la présence la plus visible — et aussi la plus silencieuse — patrouillant massivement les populaires vigiles aux chandelles, celles-là mêmes qui contribuèrent au départ de Park.

“Casspir” est un projet aux facettes multiples, comprenant installation, photographie, histoire orale et documentaire. Cette entreprise artistique se base avant-tout sur un principe de ré-appropriation face à l’héritage de la violence d’Etat en Afrique du Sud symbolisé par le véhicule de combat “Casspir”. Il s’agit de réhabiliter un de ces véhicules en le couvrant d’un tissage de perles de verre au couleurs vives et au motifs traditionnels, réalisé par des artisans du Zimbabwe et de la province sud-africaine du Mpumalanga où les femmes de la tribu Ndebele sont reconnues pour leur savoir-faire.

Lorsque l’on parle de militarisme ou de démilitarisation, les gens visualisent immédiatement un homme en uniforme. Alors, quand je leur dis que je suis antimilitariste, ils répondent aussitôt « Mais vous êtes une femme, vous n'avez même pas l’obligation de faire votre service militaire. » C’est vrai, mais le militarisme, c’est beaucoup plus que des institutions militaires ou des gens en uniforme. La sphère militaire touche également aux différents modes de vie, à notre façon de voir le monde, à notre compréhension des relations sociales ou au degré d’efficacité d'une société.

Le 23 Juin 2016 Michelle Bachelet, Présidente du Chili, a dévoilé son nouveau « Plan de reconnaissance et de développement de l’Araucanie », s’excusant pour « avoir échoué en tant que pays », et pour les « horreurs et erreurs » commises par l’État chilien contre les peuples indigènes. Cependant, même cette reconnaissance tardive, dans les conséquences de son second gouvernement et après avoir poussé à la criminalisation des Mapuches avec l’application de la « loi antiterroristes » dans la zone où ils vivent, nous pensons qu’il est nécessaire que nous fassions une pause afin de comprendre les intentions réelles du gouvernement.

En 1967, l'inspecteur Daryl Gates du Département de Police de Los Angeles (LAPD) a conçu l’idée du SWAT sur la base de son expérience dans la surveillance des insurrections menées par la communauté noire, telles que les émeutes de Watts.

Je m’appelle Jamal Juma, je suis le coordinateur du mouvement populaire Palestinien contre le mur et les colonies, qui isolent la population dans des ghettos et la limitent dans des zones très limitées entourées de murs hauts de neuf mètres, avec toute la surveillance et les caméras et les tours de surveillance et les mitrailleuses qui y ont été installées, avec des gardes militaires qui patrouillent la zone .

La police du Kenya procède actuellement à une refonte de ses services, à partir des recommandations du Groupe de travail national sur les réformes de la police.

L’expansion incessante de l’appareil de sécurité -ou une militarisation incontestée – a infecté de plus en plus tous les secteurs de la société Bahreïnienne.

"Mon nom est Christian Peñuela. Je suis objecteur de conscience. Je fais partie d’une organisation appelée Colectiva la Tulpa. C’est un groupement d’objecteurs de conscience de la ville de Bogotá, en Colombie, Amérique du Sud."